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Conférences sur le commerce : quel commerce pour demain ?
La maîtrise du développement commercial sur un territoire est un objectif politique majeur qui impose toutefois une bonne appréhension des évolutions récentes de la société et des mécanismes économiques dont sont issues les différentes formes de commerce présentes aujourd’hui.
C’est désormais aussi une question d’urbanisme que le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) du pays de Lorient approuvé en 2006 avait déjà intégrée à travers ses orientations.
Or, les évolutions réglementaires récentes donnent à la planification du développement commercial une place prépondérante à travers notamment le «DAC», document d’aménagement commercial désormais rendu obligatoire pour le futur SCoT du pays de Lorient qui sera prescrit prochainement.
Bien comprendre avant de décider, telle était l’ambition du cycle de conférences sur le commerce qu’a organisé le syndicat mixte pour le SCoT du pays de Lorient en 2011 et 2012. Les élus et acteurs du territoire ont entendu plusieurs experts et témoins d’expériences menées par des collectivités voisines et se sont ainsi forgé une opinion.
Ces pages dressent la synthèse des quatre conférences tenues de décembre 2011 à septembre 2012.
En savoir plus...
Contact :
Christine Boissonnot-Delachienne
Les conférences:
21/12/2011 :
Le commerce de centre-ville, vers un nouvel élan ? par Pascal Madry
07/03/2012 :
Nouvelles tendances commerciales, quels enjeux pour le territoire ? par Philippe Moati
13/06/2012 :
Concilier urbanisme et commerce : une utopie ? par David Mangin
12/09/2012 :
La régulation du commerce dans les agglomérations bretonnes par Frédérique Bonnard Le Floc'h, Honoré Puil, Marc Andro et Gérard Cabrol
Autres ressources :
Synthèse complète (Communication n° 50, pdf, 2,6 Mo)
Diagnostic commercial du Pays de Lorient (Communication n° 33, pdf, 3,3 Mo)
Le commerce dans l'hyper-centre de Lorient (Communication n° 45, pdf, 2,7 Mo)
Barographe n° 19 (Décembre 2012, pdf, 3,3 Mo)
Barographe n° 20 (Juin 2013, pdf, 5 Mo)
Portail de veille stratégique d'AudéLor (Netvibes)
Site du SCoT du pays de Lorient
Davantage de lisibilité
La question du commerce touche au fonctionnement de la ville : accès, mixité des fonctions, lisibilité de la ville...
Il faut rendre plus intelligible le fonctionnement des "territoires commerciaux" sans pour autant les opposer : éviter les enclaves, favoriser la ville "passante", "réintégrer les zones périphériques dans la ville".
Le point de départ de la réflexion doit être le projet urbain : quelle place pour le transport en commun, pour les piétons ? Quel traitement des espaces publics et des parkings ?
S'appuyer sur la mixité du centre-ville
Aujourd’hui, 25% des achats sont réalisés dans les commerces de centre-ville.
L'offre commerciale s’est modernisée par une montée en gamme de l’offre. Avec aussi une contraction et une polarisation du commerce sur des emplacements "n°1". Aujourd’hui, l’atout des centres-villes, c’est d’offrir une mixité de fonctions (loisirs, travail, services publics..) qu’il convient de valoriser et de maintenir pour dynamiser l’attractivité commerciale.
La question des surfaces de vente
Depuis les années 90 et le développement de la financiarisation de l’immobilier commercial, l’ouverture de nouvelles surfaces commerciales répond davantage à des logiques de rentabilité (loyers…) qu’à une croissance du marché. D'où une déconnexion entre surfaces commerciales et demande en consommation. Le risque de créer une "bulle commerciale" est réel.
On observe déjà, sur certains territoires, l'apparition de friches commerciales dont la mutation est souvent difficile.
La vigilance est d'autant plus légitime que la crise économique pèse sur la demande. En 2011, la hausse des dépenses de consommation des ménages a ralenti, avec 0,3% contre 1,4% l'année précédente, tandis que la part des dépenses contraintes augmente. Les difficultés que connaissent certains groupes emblématiques, à l'exemple de Carrefour, sont un autre signal.
Surfaces commerciales et consommation des ménages
Surfaces commerciales et consommation des ménages
Une révolution commerciale en cours
La demande et le comportement des consommateurs ont changé : élévation du niveau de vie, évolution de "l'imaginaire de la consommation", recherche de proximité, d’authenticité, arrivée des nouvelles technologies dans l’acte d’achat... Tout cela participe à la remise en cause des concepts commerciaux de l’après-guerre, tel que ceux de l'hypermarché et de la consommation de masse.
Pourtant, la grande distribution dans son ensemble se renouvelle et s’adapte en proposant un commerce davantage “orienté client” avec des offres toujours plus segmentées et différenciées.
A terme, deux modèles devraient se côtoyer : celui de l’hyper-discount qui comprime les coûts au maximum, et celui du post-discount où le commerce s’inscrit dans une logique servicielle avec accompagnement du client, formation, assistance, offre sous forme de "bouquets".
Ne pas opposer magasins et e-commerce
Le e-commerce croît continuellement. Aujourd'hui, il représente 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires et on lui prédit une part de 20% du commerce de détail en 2020. Mais commerce et e-commerce pourraient d'ici là entrer en synergie pour former un nouveau genre : le "commerce connecté".
Anticiper une nouvelle géographie du commerce ?
"Le commerce est en train de changer dans ses fondamentaux d’implantations et de rapport à l’espace". De nouvelles proximités sont en cours de définition. Mais ce retour à la proximité n'aura rien à voir avec la "Place du village" d'antan.
Le commerce se localisera là où se trouve la population. Il s'agit d'un commerce de proximité de type périurbain, dont le drive est une première manifestation.
Dans le développement du modèle serviciel, des enseignes pourront mettre à dispositions des agences, avec des conseillers et des espaces de démonstration, sur des lieux privilégiés de rencontre avec les consommateurs qu'elles ciblent.
Synthèse des principales dispositions de régulation selon les territoires
BREST
DAC LME approuvé le 23/06/2009 puis Scot SRU et PLU de Brest Métropole Océane.
Définition précise des centralités et des pôles périphériques
Classement de chacun des pôles selon son niveau de fonction (proximité, semi-proximité, structurant, métropolitain)
Pour chaque niveau de pôle commercial : des seuils de surfaces de ventes maximales par type de commerce sont définis. Exemple : pour les pôles structurants (zone de chalandise de 20 000 à 40 000 habitants), les magasins de meubles ne devront pas dépasser une surface de vente de 2000m².
Tous les types de commerce quelque soit l’activité et la surface de vente sont autorisés dans les centralités
La création d’équipements cinématographiques se fera exclusivement dans les centralités
Interdiction d’installer des commerces isolés hors des pôles urbanisés
En périphérie, le commerce ne pourra s’installer que dans les zones d’activité à vocation commerciale
Les changements d’usage d’une zone d’activité industrielle ou artisanale sont proscris
Interdiction de toute nouvelle implantation de surface de vente inférieure à 300m² dans les zones commerciales périphériques (ce seuil peut être relevé à 500 m² dans le PLU).
QUIMPER
Scot Grenelle (DAC intégré au Scot) : il y a un référentiel commun à l’échelle de la Cornouaille que chaque Scot décline ensuite.
Chaque PLU devra définir le périmètre des centralités et les règles d’implantation au sein des centralités
Dans les centralités, les implantations commerciales sont autorisées sans limite de surface
Hors périmètres des centralités, les commerces de moins de 400m² sont interdits
Les PLU devront définir des espaces à vocation commerciale (pôles) pouvant accueillir du commerce de plus de 400 m² et de moins de 1000 m² de surface de plancher
Le Scot (Dac) définit le nombre et la position des Zones d’aménagement commercial (ZACOM) ; le Scot délimite le contour et la classification de la ZACOM
Les commerces de plus de 1000 m² de surface de plancher sont autorisés uniquement dans les ZACOM ou les centralités
En dehors des ZACOM et des centralités, les commerces sont regroupés en pôles commerciaux
Une limite maximum en surface de plancher est fixée pour chaque ZACOM
Des dépassements de plafonds de surfaces peuvent être autorisés pour l’implantation d’activités commerciales exceptionnelles
Sur les ZA existantes n’accueillant pas de commerce : tout changement d’affectation vers de l’activité commerciale est proscrit (sauf localisation en centralité ou quartier).
Le Scot définit 11 critères liés à l’environnement et au développement durable. Selon la taille des projets commerciaux un nombre de critères sera à respecter : pour plus de 500m² de surface, le projet devra respecter 11 critères. Un bonus de surface de plancher de 10% pourra être envisagé si plus de critères que nécessaire sont respectés.
RENNES
3ème Charte (2008-2012)
Définition précise de l’organisation spatiale du commerce : 12 pôles majeurs, 9 pôles intermédiaires, des pôles à fonction locale
Pas de création ex-nihilo de nouvel hypermarché
Sur les pôles majeurs : la taille de référence-plafond des grandes surfaces alimentaires (hypers) est fixée à 10 000 m² de surface de vente.
Plafond en m² pour certains pôles (hors alimentaire) : «Le renforcement de l’offre non-alimentaire pourra être assuré… sur la base d’un plancher global limité à 10 000m²».
Le secteur alimentaire est «encadré» pour certains pôles : «Les signataires de la charte ont souhaité limiter à 6000m² de surface de vente le plancher alimentaire global sur les communes pôles de bassin de vie.»
Création d’un COS «Comité d’Orientation et de Suivi»
Si l’extension d’un supermarché de centre-bourg se révèle techniquement impossible, le principe de son déplacement pourra être admis sous réserve d’une implantation en continuité de l’urbanisation et sans galerie commerciale.
Lorient
Schéma de Cohérence Territoriale (Décembre 2006)
Pas de nouvelle zone commerciale et favorisation des mutations sur site
Identification de secteurs commerciaux stratégiques
Principe de mise en place d’un schéma de secteur pour le Mourillon
Priorité aux centralités pour les supermarchés.
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